Les femmes berbères n’ont pas attendu l’engouement des labos pour se protéger des morsures du vent, du soleil et du sable, en s’enduisant d’huile d’argan. elles lui confient leur beauté Depuis plus de mille ans. Pourquoi pas nous ?

Pas d’argan sans arganier :

Cet extraordinaire arbre à huile croît dans le sud-ouest du Maroc, recouvrant quelque 800000 hectares. L’arganier pousse au gré des caprices de la nature et fait preuve d’une vitalité exceptionnelle qui lui permet d’assurer sa pérennité dans une région réputée pour ses fortes chaleurs (plus de 50°C à Taroudant) et la faiblesse de ses précipitations. «Béni des dieux» pour les Berbères, il est le dernier rempart contre la menace de désertification et l’érosion des sols. Depuis 1988, une grande partie de l’arganeraie (20 millions d’arbres environ) a été classée réserve de bio­sphère par l’Unesco, et le pays doit désormais concilier préservation de la nature et développement humain.

Ce sont elles qui, traditionnellement, travaillent l’argan, et l’extraction de l’huile se fait selon un procédé mécanique, sans aucune utilisation de produit chimique. Le fruit de l’arganier est d’abord recueilli par battage à la perche, puis séché au soleil avant d’être dépulpé. C’est une sorte de grosse olive dont le noyau est concassé pour en extraire l’amandon qui est alors broyé. Un travail long et laborieux car il faut, en moyenne, quatre kilos d’amandons (tirés de soixante kilos de fruits) pour obtenir un litre d’huile. Ce qui explique son prix élevé. En magasin, attention: il faut distinguer l’huile alimentaire de la préparation cosmétique. La première est produite à partir d’amandons légèrement torréfiés avant d’être pressés. Les amandons utilisés pour la seconde ne sont pas torréfiés, ce qui permet de ne pas dégrader par la chaleur les vertus de l’huile. On la reconnaît à sa couleur miel clair.

L’huile d’argan : a une composition très proche de celle de l’huile d’olive. Riche en acides gras insaturés (80%), parmi lesquels on trouve les oméga 3 et 6, elle est plébiscitée par le corps médical pour sa capacité à réduire le taux de cholestérol et diminuer ainsi le risque de maladies cardio-vasculaires. Dans la pharmacopée marocaine, on la recommande aussi contre l’acné, les gerçures, les brûlures ou même la chute des cheveux. Pendant la grossesse, elle prévient les vergetures.

En cosmétique, l’huile d’argan est adulée par les femmes du Sud marocain qui l’utilisent aussi bien pour leurs soins corporels que capillaires. Sa teneur en vitamine E – cet antioxydant qui protège les tissus en neutralisant les radicaux libres – fait d’elle un puissant antirides naturel et l’alliée des épidermes atones ou fragilisés. Appliquée par massage, elle agit aussi très efficacement contre le dessèchement cutané et satine joliment le corps.  Côté cheveux, elle nourrit le cuir chevelu tout en apportant brillance et souplesse.